Italie: face aux nouveaux afflux de migrants, la délicate question de l'accueil

Les 21 et 22 octobre, près de 6 000 migrants ont été secourus en mer au large de la Libye et 14 corps retrouvés sans vie. Face à cette situation, les autorités tentent de répartir les débarquements dans d’autres régions du sud de l’Italie que celles de la Sicile ou de la Calabre. Notamment en Campanie. Mais le problème le plus important concerne les conditions d’accueil des demandeurs d’asile - 160 000 demandes depuis début 2016 contre 103 000 en 2015. Rome insiste donc pour que Bruxelles accepte plus de souplesse sur le déficit de l’Italie, en raison des coûts d’accueil.

Avec notre correspondante à Rome,  Anne Le Nir

Si le port de Naples a été choisi pour faire débarquer 463 migrants, c’est avant tout pour désengorger les ports siciliens. Mais c’est aussi parce que les centres de premier accueil sont saturés.

De fait, la véritable urgence, ce sont les conditions d'accueil des migrants, pour qui l’Italie, en raison des fermetures des frontières, n’est plus un pont vers d’autres pays européens, mais le lieu où ceux qui obtiendront l’asile devront reconstruire leur vie.

Or, les centres d’accueil des demandeurs d’asile deviennent de véritables parkings, où rien n’est fait pour faciliter leur intégration. Y compris pour des raisons financières.

Le gouvernement, qui a fixé pour 2017 un objectif de déficit budgétaire à 2,3 % du PIB, au lieu des 1,8 % sur lesquels il s'était engagé en mai, réclame donc de la Commission européenne que les dépenses liées à l’accueil des migrants ne soient pas comptées dans le déficit. Sans quoi, avertit Matteo Renzi, c’est tout le système d’accueil en Italie qui risque d’imploser.

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