Pots-de-vins, fausses factures, comptes en Suisse, démissions en série au sein du gouvernement : l'affaire Gürtel a déjà fait couler beaucoup d'encre. Elle a débuté en 2007 quand le célèbre juge Baltasar Garzón a lancé une enquête sur un réseau de corruption, directement lié au Parti Populaire.
Aujourd'hui, trois anciens trésoriers du PP font partie des 37 prévenus. Parmi eux, Luis Barcenas, qui avaient plusieurs dizaines de millions d'euros sur des comptes en Suisse. Le Parti Populaire, présidé par le chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy, n'est cité que comme « bénéficiaire » de fonds obtenus illégalement par des élus. Le principal inculpé Francisco Correa, un entrepreneur qui vient de passer trois ans en prison, a reconnu avoir, entre 1999 et 2005, arrosé de pots-de-vin des élus du PP.
En échange, ses entreprises ou celles de ses amis se voyaient attribuer des contrats de travaux publics ou l'organisation d'événements. Des commissions de 2 à 3% sur le montant des contrats publics étaient remises « en liquide » à Luis Barcenas. L'entrepreneur était un proche de l'ex-chef de gouvernement conservateur José Maria Aznar. Le procès devrait durer plusieurs mois.