Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
C’est sous haute surveillance et en l’absence de caméras que l’audience s’est ouverte au tribunal militaire de Moscou. L’un des accusés, Zaour Dadaïev, était en effet militaire au moment des faits, commandant adjoint du bataillon d'élite « Sever ». C’est lui qui est accusé d’avoir tiré sur l’opposant. Il nie les faits comme ses quatre complices présumés.
Pour les enquêteurs, le commanditaire est un certain Rouslan Moukhoudinov, chauffeur au bataillon « Sever », actuellement en fuite. Il aurait proposé 15 millions de roubles aux accusés pour commettre ce meurtre.
Ces explications sont loin de convaincre les avocats des parties civiles, comme ceux de la défense, qui dénoncent une enquête bâclée, ne cherchant pas à élucider les motifs.
La famille de Boris Nemtsov regrette que trois personnalités tchétchènes, parmi lesquelles le tout puissant chef de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, n’aient pas été entendues par les enquêteurs. L’ombre de l’homme fort de la Tchétchénie plane sur ce procès.
Devant le tribunal, l’opposant Ilia Iachine tenait une pancarte demandant son audition. D’autres pancartes dénonçaient un « meurtre politique » et surtout demandaient « qui sont les véritables commanditaires ? »
A (re) lire → Assassinat de Nemtsov: un an après, où en est l'enquête ?