Avec notre correspondant à Bakou, Aymeric Pourbaix
L'Azerbaïdjan est une porte entre l'Orient et l'Occident, avait dit Jean Paul II en 2002. Etre un carrefour des peuples et des religions, cela peut être une richesse, mais cela comporte aussi un risque fort de conflits, que l'actuel successeur de Pierre devra déminer s'il veut mener à bien sa mission de paix.
Le premier terrain miné est évidemment ce conflit oublié qui dure depuis 20 ans au Haut-Karabakh. Région du sud du pays, à majorité arménienne, qui a profité de la décomposition de l'URSS pour faire sécession. Depuis, l'Arménie et l'Azerbaïdjan revendiquent cette région, au prix de 30 000 morts.
Les tensions entre les deux peuples sont fortes, très enracinées. Le tout alimenté par la course aux armements qui fait de cette région une des plus militarisées du monde. Le pape devrait donc lancer un appel à sortir de la spirale de la haine.
Moins visible, mais tout aussi lourd de menaces pour les chrétiens, le manque de liberté religieuse dans ce pays, où il demeure officiellement interdit de se convertir au christianisme pour un musulman. Là encore, le pape devrait demander plus d'ouverture.
Enfin, l'Azerbaïdjan n'est pas en proie au terrorisme, mais le contexte international, lui, est bien présent. Dans ce pays à majorité chiite, le pape François devrait réitérer son appel à faire cesser la violence au nom de Dieu.