Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
La signature officielle du projet Hinkley Point met fin à un long feuilleton : la décision finale d'investissement d'EDF a en effet été retardée par des oppositions internes et des inquiétudes sur la situation financière du groupe, tandis que le feu vert britannique s'est lui aussi fait attendre, car la nouvelle Première ministre Theresa May voulait obtenir l'engagement d'EDF de ne pas céder le contrôle de la société qui va gérer ce projet colossal.
Le gouvernement britannique, qui sait le projet très controversé, a d'ailleurs souhaité une cérémonie discrète à huis clos et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, présent à Londres pour l'occasion, s'est voulu rassurant :
« C'est un bon accord. Je sais qu'il soulève des interrogations, notamment en France, mais il représente aussi une opportunité pour l'avenir de toute une filière. Vous savez que la France a cette capacité à développer une filière nucléaire depuis très longtemps et ce serait une erreur de ne pas continuer à la développer. »
Mais les partis d'opposition britanniques continuent à critiquer l'implication chinoise dans un secteur stratégique tandis que les organisations écologiques dénoncent, elles, le recours à « une technologie dépassée, risquée et ridiculement chère ».