C'est à Paris en 2012 que le projet Hinkley Point est lancé. Nicolas Sarkozy et David Cameron sont aux commandes. Autour de la table, il y a EDF déjà, mais aussi Areva et Rolls Royce. Le contrat commercial est signé un an et demi plus tard pour plus de 16 milliards d'euros.
Mais en France, c'est la descente aux enfers pour Areva. Le groupe croule sous les dettes. Le gouvernement décide sa restructuration et somme EDF de racheter l'activité réacteur d'Areva, qui quitte la table des investisseurs sur ce projet.
Le financement est revu. En octobre 2015, l'accord est signé entre l'électricien et le chinois CGN. Le français assumera les deux tiers du financement. Chez EDF en interne, le projet inquiète. Hinkley point n'est-il pas l'investissement de trop pour une entreprise criblée de dettes ? Les syndicats demandent son report. Au printemps, le directeur financier parle d'un projet suicidaire et démissionne.
En juin, nouveau rebondissement : la Grande Bretagne, sonnée par le Brexit, demande un peu de temps avant de donner son feu vert. Qu’elle finira par accorder mi-septembre, mais assorti de conditions. EDF est tenu de rester majoritaire tout le temps de la construction. La crédibilité de l'électricien est engagée, comme son avenir. Et c'est mardi, qu’EDF a donné son accord. La centrale doit fournir 7 % du courant au Royaume-Uni d'ici à 2025.