Espagne: élections très attendues au Pays Basque et en Galice

Les habitants du Pays basque espagnol - comme ceux de Galice - vont aux urnes ce dimanche 25 septembre. Cinq ans après l'abandon de la violence par l'organisation indépendantiste ETA, les Basques devraient voter pour les partis qui demandent davantage d'autonomie.

Peu d'élections régionales auront été aussi suivies en Espagne : après neuf mois de paralysie politique du pays, les habitants de Galice et du Pays basque (nord du pays) iront voter dimanche et certains espèrent que le résultat forcera un déblocage.

La Galice, région de modestes pêcheurs et paysans de 2,7 millions d'habitants, fief du chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, doit dire si elle reste dirigée par le Parti populaire (PP, droite).

Au Pays Basque (2,1 millions d'habitants), terre industrielle gouvernée par le Parti nationaliste basque (PNV), le PP tente aussi de garder sa petite quatrième place, dans une région encore fortement indépendantiste. La droite espagnole espère avoir une carte à jouer : en s'imposant comme un allié d'appoint, elle pourrait négocier un soutien des nationalistes à Madrid, afin de débloquer la crise politique. Mais elle ne semble pas près d'accéder au peloton de tête.

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Selon les sondages, le PNV devrait arriver premier et garder un tiers des 75 députés du Parlement régional. Il serait suivi de la gauche indépendantiste (EH Bildu), avec quelque 17 députés. L'aile régionale de Podemos devrait aussi confirmer sa récente percée. 

Dans les deux régions, le Parti socialiste cherche à sauver les meubles, alors qu'il enchaîne les défaites historiques depuis plus d'un an.

La violence s'éloigne

Au Pays Basque, rappelle notre correspondant François Musseau, les différentes formations en lice parlent de nombreux problèmes et préoccupations citoyennes : le chômage, la mauvaise conjoncture économique, le vieillissement de la population, l’enjeu écologique, bien d’autres thèmes encore, mais personne ou presque ne parle d’ETA. Cette organisation armée a, depuis les années 60, tué, semé la terreur, pratiqué l’extorsion de fonds, posé des bombes, abattu des militaires et des élus à bout portant.

Logique puisque l’organisation terroriste a cessé les attentats. C’était il y a presque cinq ans même si elle ne s’est pas encore dissoute. Logique aussi car les Basques veulent oublier les années de plomb, panser leurs blessures et se projeter vers l’avenir.

(Avec AFP)

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