L’UE va offrir des cartes de paiement aux réfugiés syriens en Turquie

L'Union européenne commence à débloquer l’aide promise à la Turquie pour venir en aide aux réfugiés syriens. Quelque 348 millions d'euros vont être versés à un million de réfugiés, en leur attribuant des cartes de paiement rechargeables qui seront alimentées chaque mois.

Une petite carte en plastique équipée d’une puce électronique, soit une simple carte de paiement. Voilà la méthode, qualifiée de « révolutionnaire » par le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire, qui a été choisie pour venir en aide aux plus vulnérables des réfugiés syriens en Turquie.

En tout, ils seraient 3 millions disséminés au sein de la population. L'objectif de cette aide est de « répondre à leurs besoins essentiels ». Leur attribuer une carte de paiement rechargeable leur permet d'être autonomes, d'avoir « la dignité de choisir » dans quels domaines (logement, nourriture, éducation, etc.) ils voudront en priorité dépenser leur argent.

La Commission européenne va s’appuyer sur le Programme alimentaire mondial et le Croissant-Rouge turc pour distribuer ces cartes et mettre en œuvre le programme. Il devrait remplacer un système de « bons » de consommation déjà mis place par les autorités turques pour aider les réfugiés les plus démunis.

Les premiers versements tomberont en octobre et devraient bénéficier à un million de réfugiés syriens au premier trimestre 2017. Il était temps. Depuis 2015, l'Union européenne avait promis de verser une aide financière à la Turquie pour l'aider à gérer la question des réfugiés syriens. Sur les 3 milliards d’euros annoncés, seuls 200 millions avaient été versés.

Un programme à 348 millions d'euros

« Après avoir constaté la situation de la Turquie, la commission avait décidé d’établir un fond pour faciliter la gestion des réfugiés en Turquie, rappelle Carlos Martin, porte-parole du Commissaire européen pour la coopération internationale et l'aide humanitaire. La création de cet instrument financier a été faite en novembre 2015 pour un montant total de 3 milliards d’euros. Il y a déjà des fonds qui ont été utilisés. Et maintenant on a annoncé ce projet, c'est un programme pour un montant total de 348 millions d’euros. »

Carlos Martin souligne que cela permettra aux réfugiés de retrouver une autonomie et de soutenir l'économie locale. « Les réfugiés vont recevoir des cartes pour faire des achats de nourriture, pour des biens, des différents achats aux marchés locaux où ils se sont installés. Il va y avoir un versement chaque mois, sur chaque carte, les versements dépendent des nécessités spécifiques de chaque famille. Alors il n’y a pas un montant fixe. »

Mais c’est aussi une question d’efficacité et de dignité humaine, souligne-t-il. « C’est plus efficace de donner de l’argent aux réfugiés quand ils sont dans un pays où les institutions financières fonctionnent, comme c’est le cas de la Turquie, au lieu de donner directement des biens. C’est plus efficace et il y a aussi une question de dignité. »

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