Avec notre envoyée spécialeà Strasbourg, Anastasia Becchio
La Commission européenne a donné cette semaine son feu vert à une exemption des visas pour les Turcs, à condition qu'Ankara remplisse 72 conditions. Parmi celles-ci : l'assouplissement de la loi antiterroriste. Mais le président turc refuse d'en entendre parler, ce qui risque de faire vaciller l'accord du 18 mars sur la gestion de la crise migratoire.
→ L'accord UE-Turquie sur les migrants prend des coups
« Ils doivent adapter cette législation parce qu'elle est utilisée contre les journalistes, contre les journaux et les médias indépendants. Donc je vois mal comment on va résoudre ce problème », expose Guy Verhofstadt, chef du groupe de l'Alliance des libéraux et démocrates.
Dans ce contexte, l'eurodéputé Philippe Lamberts prévoit de nouvelles arrivées de vagues de réfugiés dans les îles grecques. « Quand vous dealez avec le grand vizir d'un sultan qui ressemble de plus en plus à un dictateur, il ne faut pas s'étonner qu'à un moment, le dictateur reprenne la main. Il dit : "je ne veux pas changer cette loi, et d'ailleurs je pense même l'étendre, mais je veux quand même la libéralisation des visas. Ah! Vous ne voulez pas me donner la libéralisation des visas ? Très bien, je vais rouvrir le robinet à réfugiés" », ironise l'élu écologiste.
La question sera de nouveau évoquée ce mercredi dans l'hémicycle européen en présence de Franz Timmermans, le vice-président de la Commission.