Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les présidents américain et turc se sont rencontrés pour la première fois depuis les événements du 15 juillet dernier, et la purge massive qui a suivi. Ankara demande l'extradition de Fetullah Gülen, prêcheur refugié aux Etats-Unis depuis 1999. Washington n'a jusque-là pas obtempéré.
La rencontre bilatérale entre Barack Obama et le président Erdogan intervient après que les relations entre les deux pays se sont tendues. Les remarques de la Maison Blanche et du département d'Etat pendant la répression qui a suivi la tentative de coup d'Etat ont fortement déplu à Ankara. Et la sourde oreille de Washington concernant l'extradition de Fetullah Gülen, menace un partenariat dans la région, essentiel pour les Américains.
Certes, Barack Obama promet d'aider à traduire en justice les responsables du putsch raté, mais sans aller plus loin, dans une interview accordée à la chaine CNN. « Nous n'avons pas senti d'effet négatif sur nos relations sécuritaires. La Turquie reste une alliée solide dans l'Otan. Mais en tant qu'ami, nous donnons un avis honnête, quand nous pensons que les mesures prises sont contraires à leurs intérêts à long terme, et à notre partenariat. »
En marge du G20 en Chine, les deux chefs d'Etat font bonne figure, mais fondamentalement, Barack Obama reste sur sa position. Les droits fondamentaux des Turcs doivent être respectés, et l'éventuelle procédure d'extradition de Fetullah Gülen suivra le processus habituel aux Etats-Unis : dépôt d'un dossier argumenté et examen des documents à charge. Rien n'indique aujourd'hui que cette procédure sera accélérée.