Allemagne: les réfugiés arrivent sur le marché du travail

L’Allemagne a accueilli l’an dernier plus d’un million de réfugiés. Si 500 000 demandes d’asile doivent encore être traitées, ceux dont les dossiers ont été validés peuvent désormais chercher un travail.

En juillet, ils étaient 320 000 à être inscrits à l’agence pour l’emploi. Ils ont pour la majeure partie d’entre eux moins de 35 ans et sont avant tout des hommes. Leur manque de maîtrise de l’allemand, l’absence ou le manque de qualifications, ou encore les complexes problèmes de reconnaissance des diplômes ne leur permettent souvent - c’est le cas pour les trois quarts d’entre eux - que d’exercer des tâches subalternes dans la logistique, la restauration, la construction ou encore le nettoyage.

Certes, l’Allemagne manque de main-d’œuvre qualifiée, mais seule une partie minime de ces anciens réfugiés pourra remplir les conditions nécessaires pour ces emplois, contrairement à des pronostics émis il y a quelques mois et sans doute un peu naïfs. D’après une étude de l’agence, les trois quarts d’entre eux n’ont pas de diplôme. Mais les entreprises allemandes recherchent aussi du personnel - 150 000 postes - pour des emplois aux qualifications modestes. 100 000 réfugiés ont déjà trouvé un travail en bonne et due forme.

Les PME ont engagé 30 000 migrants

Depuis des mois, les fédérations patronales ou encore les milieux industriels font pression sur le gouvernement pour accélérer l’intégration professionnelle des réfugiés. Mais à l’arrivée, les chiffres sont modestes. Les 30 plus grandes entreprises allemandes regroupées dans l’indice DAX de la bourse de Francfort ont jusqu’à présent recruté 80 réfugiés et une cinquantaine d’entre eux travaille chez Deutsche Telekom, ce qui rend ce bilan encore plus malingre.

Les PME ont été plus efficaces et ont engagé 30 000 migrants. Pourtant, cela n’est pas toujours simple et les entreprises concernées se plaignent des incertitudes et autres complications bureaucratiques. Certaines hésitent à investir dans la formation d’un nouveau salarié qui n’a qu’un titre de séjour temporaire et qui ne restera peut-être pas en Allemagne. L’administration exige par ailleurs sept à huit formulaires dans lesquels les employeurs doivent expliquer pourquoi ils souhaitent recruter un réfugié. Certaines restrictions sont législatives, qu’il s’agisse du travail à temps partiel ou de règlementations donnant la priorité aux demandeurs d’emploi allemands et européens.

Lorsqu’un demandeur d’asile voit son dossier approuvé, il cesse de toucher les allocations spéciales prévues pour cette catégorie et rentre dans le droit commun, à savoir celui de l’aide sociale, communément appelée Hartz 4. Le nombre des nouveaux migrants à percevoir cette prestation a sensiblement augmenté. Ils sont désormais 400 000 à l’obtenir. Le groupe le plus important est constitué par des Syriens qui talonnent les Turcs, première communauté étrangère parmi les bénéficiaires de cette allocation. Pour l’agence pour l’emploi, cette évolution était prévisible. Elle est compensée par un nombre plus réduit d’Allemands touchant l’aide sociale.

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