Allemagne: hommage aux victimes de Munich sur fond de polémique sécuritaire

Près de dix jours après la tuerie meurtrière d'un jeune forcené à Munich qui a fait neuf victimes, une cérémonie d'hommage a eu lieu ce dimanche 31 juillet dans la capitale bavaroise. L'Allemagne est toujours sous le choc, après une vague d'attaques dont deux revendiquées par l'organisation Etat islamique. La politique migratoire d'Angela Merkel est critiquée et ses alliés bavarois avant tout demandent de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité, notamment en raison du danger pouvant venir de certains migrants.

Avec notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut

« La Bavière est touchée au coeur », a déclaré le président de la région Horst Seehofer dans son discours au parlement régional. Lors d'une cérémonie oecuménique à la cathédrale Notre-Dame, l'émotion était grande. Des responsables politiques, mais aussi des proches des neuf victimes étaient présentes comme des pompiers ou des policiers.

Dhari Hajer qui dirige le conseil musulman de Munich – la plupart des victimes étaient musulmans – a voulu comme d'autres exprimer la solidarité de toutes les religions et de toute la société. « O Allah, protège cette belle ville et ses habitants, protège l'Allemagne et empêche qu'un cercle vicieux de haine et de violence ne s'impose », a-t-il déclaré.

« Ils ne nous obligeront pas à haïr comme ils haïssent »

Lors d'une cérémonie au Parlement régional de Bavière, le président Joachim Gauck a exprimé sa compréhension pour les inquiétudes de ses concitoyens après les récentes attaques. Mais pour le chef de l'Etat, la société doit rejetter toute soumission aux objectifs poursuivis par les terroristes ou les auteurs d'attaques meurtrières : « Ils ne nous obligeront pas à haïr comme ils haïssent. Ils ne feront pas de nous les prisonniers d'une peur permanente. Nous resterons ce que nous sommes, une société humaniste et solidaire. »

Malgré le recueillement, le patron de la Bavière Horst Seehofer n'a pas pu éviter une critique indirecte à Angela Merkel dont il dénonce depuis des mois la politique migratoire : « Un gouvernement ne doit pas rester inerte quand la sécurité de sa population est en jeu », a-t-il lancé.

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