Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Même avec la meilleure volonté du monde, je ne peux pas m’approprier cette formule. La situation est trop problématique et les solutions jusqu’ici trop insatisfaisantes. » Depuis un an déjà, Horst Seehofer, le bouillant patron des chrétiens sociaux bavarois, alliés de la CDU d’Angela Merkel, rejette le mantra de la chancelière « wir schaffen das », « nous y arriverons ».
La CSU a toujours vu d’un œil critique l’ouverture généreuse des frontières aux réfugiés l’été dernier. Les conservateurs bavarois réclament des contrôles plus stricts aux frontières et une limite supérieure pour l’accueil des migrants.
Le fait qu’Angela Merkel ait répété sa formule jeudi lors d’une conférence de presse et refusé une inflexion ou une remise en cause de sa politique a été perçu comme une provocation en Bavière. Si le patron de la région Horst Seehofer a exprimé son scepticisme avec retenue, ses lieutenants ont été chargés de parler plus directement. Le ministre des Finances bavarois connu pour ses déclarations péremptoires a reproché indirectement à Angela Merkel de mener une politique « naïve » et évoqué « une erreur historique avec l’ouverture incontrôlée des frontières ».
Angela Merkel sera ce dimanche à Munich pour assister à une cérémonie hommage aux victimes de l’attaque qui y a eu lieu le 22 juillet. Une rencontre directe avec son inconfortable allié Seehofer n’est pas prévue.