David Ali Sonboly avait planifié son acte. Selon le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière, le Germano-Iranien de 18 ans qui a tué neuf personnes vendredi 22 juillet avant de se suicider « certains éléments » semblent indiquer qu'il a incité ses victimes à se rendre dans un McDonald’s de Munich pour y bénéficier d’offres spéciales, en piratant le compte Facebook d’une jeune fille. Cela expliquerait la forte proportion de jeunes parmi les tués et les blessés. Parmi les neuf personnes mortes, trois étaient âgées de 14 ans, deux de 15 ans. Les autres avaient 17, 19, 20 et 45 ans.
Les enquêteurs ont retrouvé dans son sac à dos environ 300 munitions, ce qui inciterait à penser que David Ali Sonboly avait l’intention de tuer encore un plus grand nombre de personnes. « Nous partons du principe qu’il s’agit dans cette affaire d’un acte classique d’un forcené » pris d’une crise de folie meurtrière, a déclaré samedi à la presse le procureur de Munich, Thomas Steinkraus-Koch.
Un « lien évident » avec Anders Breivik
Les enquêteurs ont par ailleurs établi un « lien évident » avec Anders Behring Breivik qui, le 22 juillet 2011, cinq ans jour pour jour avant cette fusillade, avait abattu 77 personnes lors d’un rassemblement de jeunes du parti travailliste norvégien à Oslo. Des documents sur ce massacre, ainsi que d’autres similaires, ont été retrouvés dans la chambre de David Ali Sonboly. Un livre intitulé La folie meurtrière en tête, pourquoi des écoliers en viennent à tuer, a également attiré l’attention des enquêteurs.
Suivi pour des problèmes psychiatriques, le jeune Germano-Iranien aurait par ailleurs été victime dans le passé de « harcèlement » de la part de « jeunes de son âge », a indiqué le ministre allemand de l’Intérieur. Ses anciens camarades d’école décrivent un jeune homme introverti, mais poli. Ses voisins parlent d’un garçon solitaire et amateur de jeux vidéo violents.
Si la police est certaine qu’il a agi seul et qu’il n’a aucun lien avec une organisation terroriste, les enquêteurs cherchent maintenant à déterminer comment il s’est procuré son arme, un pistolet Glock de calibre 9 mm au numéro de série limé et donc manifestement acquis de façon illégale.