Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
L’hymne turc puis l’hymne allemand ont retenti au début de la manifestation. Une minute de silence a ensuite rendu hommage aux victimes du putsch manqué contre le président Erdogan, mais aussi à celles des attentats en France et en Allemagne. Une déclaration signée par une centaine d’organisations a été lue, demandant aux Etats comme à d’autres instances d’exprimer leur solidarité avec la Turquie.
Dans une mer de drapeaux turcs, ils étaient environ 40 000 d’après la police à avoir répondu à l’appel d’une organisation proche du régime d’Ankara. Une mobilisation qui traduit l’importance de cette diaspora en Allemagne.
Trois millions de personnes turques ou d’origine turque vivent en Allemagne et le président Erdogan et son parti l’AKP y bénéficient d’un fort soutien. Ankara cherche régulièrement à mobiliser ses concitoyens à l’étranger et les autorités allemandes redoutent l’importation d’un conflit de politique intérieure en Turquie dans leur pays. D’où la décision aussi du Tribunal constitutionnel de confirmer l’interdiction d’une retransmission durant la manifestation d’un discours du président Erdogan.
Ces craintes ne sont pas infondées, car les tensions montent au sein de la communauté turque en Allemagne. Les anti-Erdogan y sont victimes d’intimidation et de harcèlement.