Avec notre envoyée spéciale à Dublin, Anastasia Becchio
S’il y a un pays qui s’inquiète des conséquences concrètes du référendum britannique, c’est bien l’Irlande. C’est le seul Etat qui partage une frontière terrestre avec le Royaume-Uni avec lequel il entretient d’étroits liens commerciaux.
Exposé économiquement et politiquement, Dublin voudrait ménager la chèvre et le chou : maintenir une relation privilégiée avec son voisin, et surtout garder une frontière ouverte, tout en restant proche des Etats membres de l’UE.
Mais les dirigeants européens l’ont rappelé le mois dernier, en juin, à Bruxelles : il n’y aura pas d’accès au marché unique pour le Royaume-Uni, sans libre circulation des travailleurs. Un diplomate enfonce le clou : l’objectif aujourd’hui est de faire comprendre qu'il n'y aura pas de statut britannique « à la carte » et qu'il y a un équilibre entre les droits et les obligations.
François Hollande va tenter de convaincre ses interlocuteurs, le Premier ministre Enda Kenny, puis le président Michael Higgins, de la nécessité de donner une nouvelle impulsion à l’Europe. Il espère aussi avancer sur l’harmonisation sociale et fiscale. Le sujet est sensible en Irlande : le taux d’imposition sur les sociétés y est très bas et des géants comme Google et Facebook y ont installé leurs sièges sociaux. Dublin espère d’ailleurs que, dans le sillage du Brexit, des transfuges londoniens et notamment des banques leur emboiteront le pas.
A son retour à Paris, ce soir, le président français rencontrera pour la première fois la nouvelle Première ministre britannique, Theresa May.