Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
La confirmation ou non de l'amende de 2 milliards d'euros, soit 0,2% du PIB, est un problème financier pour Madrid. Avec le Portugal, le pays a dix jours pour annoncer sa défense, les sanctions, elles, sont applicables dans un délai de 20 jours.
« Il est possible que ces sanctions soient égales à zéro [...] à condition que le gouvernement espagnol et le gouvernement portugais nous fournissent les réponses que nous attendons sur comment ils vont réduire les déficits », a déclaré sur Europe 1 le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Michel Sapin. « C'est davantage d'un processus d'incitation à réduire les déficits que d'un processus de punition qu'il s'agit », a-t-il expliqué.
Mais amende ou pas, il faudra de toute façon faire des économies, de l’ordre de 6 milliards d’euros pour juguler ce fameux déficit public. La solution du ministre des Finances, Luis de Guindos, consiste à augmenter l’impôt sur les sociétés. Or pour cela, il faut faire passer une loi, mais c’est pour l'instant impossible puisque l’actuel gouvernement est intérimaire. L'exécutif, attendu après les législatives de fin juin, tarde à se former.
Tel est donc la difficulté aujourd’hui : la formation d’un gouvernement qui, seul, pourra prendre une décision économique aussi draconienne. Ce qui implique une coalition et le soutien des socialistes qui, de leur côté, n’ont pas vraiment envie d’accroître l’austérité. L’affaire est loin d’être réglée et risque même de se compliquer dans les jours à venir.