L'adoption de ce corps européen de garde-côtes et de garde-frontières a été menée au pas de charge. Il n'aura fallu que sept mois depuis la proposition présentée par la Commission européenne, une durée tout à fait exceptionnelle, pour l'approuver. Le texte a été adopté par 483 voix, contre 181 et 48 abstentions.
En créant un nouvel outil au mandat élargi pour remplacer l’agence européenne Frontex, la volonté des Européens était d'éviter qu’un nouveau chaos à une frontière extérieure, comme l'a connu la Grèce ces derniers mois, n’ébranle à nouveau l’Union et ne remette en cause la libre circulation dans l’espace Schengen. Composé de 1 500 hommes, ce corps européen qui sera opérationnel à l'automne pourra être déployé rapidement dans un pays débordé par un afflux de migrants.
En plus de protéger les frontières, ces hommes pourront aussi mener des opérations de sauvetage. « Nous nous sommes vivement battus sur cette référence et nous l’avons obtenue. Rappelons ici que nous avons l’obligation fondamentale de sauver les vies humaines. Près de 10 000 personnes sont mortes en Méditerranée depuis 2014. Et je ne parle pas des milliers de personnes naufragées », rappelle l’eurodéputée française du groupe libéral Nathalie Griesbeck.
Si un pays ne veut pas avoir recours à cette réserve, les autres gouvernements ne pourront pas le lui imposer. En revanche, ils pourront réintroduire, provisoirement, des contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen.