Avec notre correspondante à Budapest, Forence La Bruyère
Après avoir contesté ce plan devant la justice européenne, Viktor Orban organise une consultation populaire. Les Hongrois seront appelés à répondre à la question suivante : « Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l'approbation du Parlement hongrois ? »
Ce référendum est la suite d’une campagne contre les réfugiés que le gouvernement nationaliste mène depuis un an et demi. Sur la chaîne sportive hongroise, très regardée en ce moment à cause du football, il y a des petites actualités d’une minute : un reportage sur les migrants sous un jour négatif. Pourtant, il n’y a plus d’afflux massif de réfugiés. Une centaine de personnes arrivent chaque jour à la frontière. Au total, on ne compte plus que 2 000 demandeurs d’asile et migrants dans le pays.
Une majorité votera vraissemblablement « non »
Cette campagne de communication et les attentats terroristes ont eu un impact sur les Hongrois. Il est vraisemblable qu’une majorité votera « non » au référendum. Viktor Orban pourra ainsi se poser en défenseur de la nation face au diktat européen. Il pourra également mobiliser de nouveaux électeurs, à droite comme à gauche.
De quoi le mettre, peut-être, en position de force pour négocier certaines questions à Bruxelles. Mais depuis le Brexit, ce référendum prend une autre signification. Certains analystes se demandent si Viktor Orban ne veut pas, à terme, quitter l’Union européenne. Pour l’instant en tout cas, 65 % des Hongrois veulent rester dans l’UE.