Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
C'est à la frontière syrienne, dans la ville de Kilis, que Recep Tayyip Erdogan s'est adressé à un groupe de réfugiés syriens lors de la rupture du jeûne du ramadan : « La Turquie aussi est votre nation ! Ne l'oubliez pas ! Vous avez beaucoup souffert, vous avez beaucoup perdu... Parmi nos frères syriens, il y en a beaucoup ici qui souhaiterait avoir la nationalité turque. En leur offrant notre aide et notre soutien, nous allons donner à nos frères cette citoyenneté ! »
Une déclaration qui a suscité la colère de l'opposition et qui a nourri les débats durant tout le week-end sur les réseaux sociaux. L'opposition pro-kurde dénonce une volonté de bouleverser l'équilibre démographique du pays. Engin Altay, leader parlementaire du CHP, le principal parti d'opposition, ne dit pas le contraire. « La politique syrienne [de la Turquie] est erratique depuis le début, et désormais trois millions de réfugiés sont présents, sans contrôle, sur notre territoire. Nous avons entendu cette offre de la part du président concernant la naturalisation, nous lui demandons de mettre sur la table les raisons qui justifient cette décision. »
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Le président turc n'a pas précisé qui pourra bénéficier de cette mesure, mais une chose est certaine : le ministère de l'Intérieur a été sommé d'annoncer les détails au plus vite.