Malgré le Brexit, la frontière restera à Calais, affirme Bernard Cazeneuve

Depuis les débats outre-Manche sur le Brexit, deux ténors de la droite, Alain Juppé et Xavier Bertrand, plaidaient pour une renégociation des accords du Touquet en cas de sortie du Royaume-Uni de l'UE. Depuis 2003, cet accord franco-britannique met en place le partage du contrôle des frontières, ce qui permet aux autorités britanniques d'effectuer leur contrôle du côté français de la Manche. Le Brexit officialisé, des élus de la région de la Calais ont réitéré leur demande de renégociation des accords. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve les a reçus hier, mercredi 29 juin, à Beauvau.

Brexit ou non, la frontière anglaise restera en France, car la coopération étroite entre les autorités franco-britanniques donne des résultats. C’est en tout cas ce qu’estime le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a notamment rappelé qu'il y a deux ans, le Royaume-Uni avait débloqué 100 millions d'euros pour résoudre la crise de Calais.

« Depuis 2014, cette application a trouvé un nouvel équilibre. Grace à l’engagement que ce gouvernement a obtenu des autorités britanniques. La réalité, c’est que le traité du Touquet, en permettant l’intervention des forces britanniques à Calais, n’est aujourd’hui en rien remis en cause. La frontière à Calais est fermée et a vocation à le demeurer », a insisté le ministre.

Fin de non-recevoir, donc, pour ces élus du Calaisis qui souhaitent profiter du Brexit pour renégocier l'accord et changer les règles du jeu. A l’issue de sa rencontre avec Bernard Cazeneuve, Natacha Bouchart, maire Les Républicains de Calais, n’a pas caché sa frustration.

« On en a marre ! On veut aujourd’hui un bras de fer avec le nouveau gouvernement britannique. On veut qu’il y ait au moins une équité. On veut qu’il y ait un partage. On veut qu’il y ait un camp de réfugiés qui s’ouvre en Grande-Bretagne. On veut que le gouvernement anglais assume ses responsabilités. »

« Bras de fer » d'un côté, diplomatie de l'autre ? Le président François Hollande a en tout cas promis qu'il évoquerait vendredi 1er juillet, avec le Premier ministre britannique « tout ce qui peut encore être amélioré » dans ces accords.

 → A (RE)LIREBrexit: Cameron pressé d’officialiser la rupture du Royaume-Uni avec l’UE

Partager :