Avec notre envoyé spécial à Erevan, Régis Genté
C’est en la cathédrale Sainte-Etchmiadzin, peu après avoir atterri sur l’aéroport d’Erevan, accueilli au son de l’orchestre militaire, que le pape François aura trouvé ce qu’il était venu chercher en Arménie : une rencontre avec une église d’Orient.
Tout y était : l’odeur de l’encens, des chœurs aux voix célestes, une foule fervente pour une première cérémonie, célébrée avec le chef de l’Eglise apostolique arménienne Karekin II, en un édifice dont la première pierre a été posée juste après que l’Arménie est devenue le premier Etat à adopter le christianisme comme religion d’Etat, en l’an 301.
Est-ce cette ambiance qui a poussé le Saint-Père a finalement prononcer le mot génocide, un peu plus tard, lors de la réception au palais présidentiel ?
Son entourage avait pourtant assuré, depuis Rome, qu’il ne prononcerait pas ce mot, pour mieux délivrer un message placé sous le signe de l’œcuménisme et de la paix pour ce voyage au cœur d’une région troublée, entre un Caucase empêtré dans ses conflits postsoviétiques et un Moyen-Orient en ébullition.
Le pape avait prononcé ce mot en avril 2015, peu avant les célébrations du centenaire du génocide, ce qui avait provoqué la colère de la Turquie.