Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Le président turc avait acccusé les onze députés allemand d'origine turque qui ont voté le texte qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915 d'être « les bras prolongés des terroristes ». Recep Tayyip Erdogan avait ajouté, « il faudrait analyser dans un laboratoire le sang » de ces députés afin de vérifier leur origine. Comprendre, ce sont des traîtres qui font le jeu des terroristes.
« Parfois, ce sont des terroristes qui tirent sur leur Etat ou leur peuple, (...) parfois, ce sont des députés du Parlement allemand qui accusent leur propre pays de génocide », a ajouté le président turc. Le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz a adressé une lettre au président turc en avertissant que ses attaques pouvaient « endommager durablement les relations » de la Turquie avec ses partenaires.
Des menaces « inacceptables »
Les élus ont reçu de nombreuses menaces d’où la décision des autorités de les placer sous protection policière. Le ministère allemand des Affaires étrangères, a, pour sa part, invité les parlementaires originaires de Turquie à ne pas se rendre dans le pays pour des raisons de sécurité. Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, le ministère des Affaires étrangères en est arrivé à la conclusion que la sécurité des élus ne pouvait être garantie en Turquie.
Le président du Bundestag a condamné ces menaces. Le ministre de l’Intérieur les jugent aujourd’hui « inacceptables ». La secrétaire d’Etat à l’Intégration, elle-même d’origine turque, demande aux organisations turques en Allemagne de condamner les menaces contre les députés.