Face aux insultes que subissent 11 élus allemands aux racines turques de la part d’Ankara, le président du Bundestag a voulu mettre les choses au clair. « Le soupçon exprimé par Recep Tayip Erdogan que des membres de ce Parlement puissent être le porte-voix de terroristes, je le conteste formellement », a martelé Norbert Lammert.
Après avoir accusé le week-end dernier ces députés d’être « les bras prolongés des terroristes », le président Erdogan a évoqué mercredi 8 juin leur « sang corrompu » et la nécessité de leur donner « la leçon qu'ils méritent » pour avoir accusé « leur propre pays de génocide ». Le 2 juin, le Parlement allemand a adopté une résolution reconnaissant le génocide arménien, provoquant la colère de la Turquie.
Selon le quotidien Hurriyet, un groupe d'avocats turcs a déposé une plainte visant à faire inculper ces onze élus allemands pour « insulte à l'identité et à l'Etat turcs ». Ces députés ont aussi reçu des menaces de mort.
Le président du Parlement européen dénonce également ces pressions. Dans une lettre ouverte au chef de l’Etat turc, l'Allemand Martin Schulz souligne que ces attaques peuvent « endommager durablement les relations » de la Turquie avec ses partenaires. Une mise en garde qui a peu de chances de calmer les ardeurs de Recep Tayip Erdogan qui menace régulièrement les Européens de revenir sur l’application de l’accord sur les migrants.