Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ces dernières heures de campagne ont été absolument frénétiques pour les deux camps qui s'affrontent dans ce référendum. Sillonnant le pays depuis l'aube, les figures de proue des « leave » et « remain » ont tenté de rallier à leur cause les derniers indécis en martelant une dernière fois leurs messages-clé.
Posant pour les journalistes avec un poisson dans les mains à la criée de la City, l'ancien maire de Londres et Brexiter, Boris Johnson a glissé sa phrase favorite sur la nécessité pour le pays de « reprendre le contrôle de sa destinée ».
Achevant la campagne séparément,Nigel Farage, le chef du Ukip europhobe a, lui, incité les électeurs à voter « avec leur coeur et faire du référendum un jour d'indépendance ».
Les « fossoyeurs de la prospérité britannique »
Chez les partisans du maintien , le premier ministre David Cameron est apparu aux côtés de son prédécesseur conservateur John Major qui n'a pas hésité à appeler le camp du Brexit les « fossoyeurs de la prospérité britannique ».
Une journée marquée également par des cérémonies à Londres et ailleurs dans le monde à la mémoire de la députée travailliste Jo Cox, assassinée en pleine rue la semaine dernière et qui aurait fêté ce mercredi ses 42 ans.
Une campagne haineuse et mensongère
Avec notre envoyée spéciale à Londres, Béatrice Leveillé
Le plus gros mensonge de la campagne était écrit en grand sur le flanc du bus qui transportait Boris Johnson dans tout le pays : « 350 millions de livres par semaine », ce que coûterait l’Union européenne aux Britanniques d’après le camp du « leave », alors que pour être exact ce chiffre doit être divisé par deux.
Mais des exagérations, il y en a eu des deux côtés : quand David Cameron a laissé entendre que ce serait la Troisième Guerre mondiale si le Royaume-Uni quittait l’Union européenne, tout le monde s’est moqué de lui.
Les chiffres égrenés tout au long de la campagne par le chancelier de l’échiquier George Osborne sur le coût d’un Brexit pour les Britanniques eux non plus n’ont pas été pris très au sérieux.
Mais la situation s’est vraiment dégradée quand le sujet de l’immigration a fait irruption dans la campagne laissant s’exprimer un fort ressentiment envers les étrangers jusqu’à ce que l’assassinat de la députée Jo Cox, qui militait pour l’accueil des réfugiés, mette un terme aux discours les plus haineux.
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Par RFI