Belgique: vaste opération policière anti-terroriste sur tout le territoire

Trois mois après les attentats de Bruxelles, un vaste coup de filet antiterroriste a été lancé dans la nuit de vendredi à samedi dans des communes de la capitale et plusieurs autres villes de Belgique. Près d'une quarantaine de lieux perquisitionnés, 40 personnes interpellées, trois inculpés, mais aucune arme retrouvée. Le Premier ministre a annoncé le maintien d'un niveau d'alerte terroriste de 3 sur une échelle de 4.

Malgré l'appel au calme lancé samedi par le Premier ministre, et la victoire largement fêtée des Diables rouges contre l'Irlande dans le cadre de l'Euro de football en France, le climat est à nouveau très lourd en Belgique, après le vaste coup de filet antiterroriste mené ce weekend.

De très nombreuses perquisitions ont été menées dans plusieurs villes du royaume, en majorité dans la région de Bruxelles, mais également en Flandre (nord) et en Wallonie (sud). Douze individus, sur une quarantaine de personnes interpellées dans la nuit, ont été placés en garde à vue avant d'être entendus par un juge d'instruction.

Trois personnes de nationalité belge ont été inculpées, neuf ont été relâchées, a annoncé le parquet samedi en fin de journée. Les inculpés sont accusés d'avoir voulu commettre un meurtre à caractère terroriste et d'avoir participé aux activités d'un groupe terroriste.

Des terroristes voulaient-ils frapper pendant le match Belgique-Irlande?

Les personnes arrêtées envisageaient-elles de frapper un lieu de rassemblement autour d'un écran géant lors de la rencontre de football Belgique-Irlande ? C'est l'une des hypothèses sur lesquelles planchent les services de sécurité avec ces arrestations et auditions par un juge d'instruction, rapporte notre correspondante à Bruxelles, Joana Hostein.

Pour les médias belges, les trois individus inculpés pourraient être des proches des kamikazes des attentats de Bruxelles du 22 mars dernier. Fait important : les quelque quarante perquisitions menées n'ont pas permis, en revanche, de mettre la main sur des armes et des explosifs, précise le parquet.

« La situation est sous contrôle », assure le chef du gouvernement

S'ils souhaitaient réellement frapper, soit les terroristes présumés n'avaient pas encore eu le temps de se procurer des armées, soit, et c'est plus inquiétant, les enquêteurs n'ont pas encore découvert leur cache d'armes.

Le Conseil national de sécurité, auquel participent le Premier ministre belge, les ministres de l'Intérieur, de la Défense et de la Justice, et plusieurs responsables des services de sécurité, s'est réuni samedi afin de faire le point sur la situation.

A son issue, le Premier ministre a annoncé le maintien du niveau d'alerte terroriste à 3 sur une échelle de 4. Il n'est pas non plus question d'annuler les festivités prévues pour le week-end. Un seul mot d'ordre du côté des autorités : « La situation est sous contrôle. »

La Belgique, pays meurtri mais toujours sous pression

Ces derniers jours, la tension était montée d'un cran en Belgique, les services de sécurité ayant été prévenus que des combattants de l'organisation Etat islamique pouvaient avoir quitté la Syrie pour commettre des attentats en France et en Belgique.

Plusieurs responsables politiques, des membres du gouvernement notamment, ont été placés sous protection rapprochée vendredi. Mais pour autant, l'OCAM, l'organe chargé d'analyser la menace terroriste en Belgique, n'a pas décidé de revoir à la hausse le niveau d'alerte terroriste.

Il y a trois mois, le 22 mars dernier, la Belgique a été secouée par une série d'attentats qui avaient touché le métro de Bruxelles et l'aéroport international de Zaventem. Trente-deux personnes avaient été tuées.

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