Comme dans la chanson Imagine de John Lennon, les 500 personnes présentes au Palais royal, ce dimanche 22 mai, veulent croire en un monde meilleur. Au premier rang, la famille royale, des membres du gouvernement, tous très émus à la lecture des noms des victimes représentées par trente deux roses blanches.
Après les discours officiels, Dominique Denoël prend la parole. Il est l’un des rescapés du métro. Sa main brûlée est cachée dans un gant noir. S’il a accepté de s’exprimer, c’est pour lancer un appel à la raison : « Nous portons tous en nous la responsabilité du monde dans lequel nous vivons. Nous oublions de tisser des liens sociaux, notamment avec les communautés immigrées. Nous oublions que notre mode de vie est vorace en consommation pétrolière. Nous oublions que nous aussi, nous fabriquons des armes ».
De la musique encore pour adoucir les cœurs et puis la lecture de ce poème pour rester unis face à la haine et à l’horreur : «Saint-Michel, patron de Bruxelles, protège tous ses habitants ! Etends sur chacun d’eux tes ailes, qu’ils soient Francophones, Flamands, Congolais, Maghrébins… Que sais-je… Sous les peaux de toutes couleurs, qu’il fasse beau temps ou qu’il neige, du même rouge sont les cœurs !».
A une heure d'intervalle, au matin du 22 mars, deux attentats perpétrés par des kamikazes dans le hall des départs de l'aéroport international de la capitale belge, puis dans une rame de métro dans une station du quartier européen, avaient fait 32 morts et 340 blessés. Ils ont été revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI). Depuis, au moins six personnes ont été arrêtées et inculpées dans l'enquête sur ces attentats.