Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le communiqué étonnamment tardif et laconique de Downing Street reflète la réaction partagée des Britanniques depuis l’irruption des violences à Marseille : le pays est certes très embarrassé face à un comportement que tout le monde croyait définitivement révolu, mais cherche aussi à minimiser la responsabilité des hooligans anglais.
Le gouvernement britannique dit ainsi être « profondément préoccupé » par les incidents à Marseille, notamment par les attaques de supporters rivaux contre des supporters anglais. « Nous condamnons la violence et appelons au calme de chaque côté », indique encore le communiqué.
En réponse à l’UEFA qui gère l’Euro-2016 et qui a menacé de disqualifier l’Angleterre et la Russie en cas de nouvelles violences de leurs supporters, Londres précise avoir proposé d'envoyer des policiers supplémentaires pour le prochain match de l'équipe d'Angleterre contre le Pays de Galles, jeudi, à Lens.
Pas un mot néanmoins sur les agissements des fans anglais sur le Vieux-Port et autour du stade de Marseille avant le match de la part d’un gouvernement qui donne l’impression de ne pas vouloir se mettre à dos sa population.
Cette réticence se retrouve également dans la presse : les grands quotidiens ont relégué en arrière-plan les incidents tandis que les tabloïds ont rejeté la responsabilité à la fois sur les supporters russes et anglais.