Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Plusieurs chaînes de supermarché proposent le litre de lait à 46 centimes. Les consommateurs allemands toujours friands des produits les moins chers possible se réjouissent. Les producteurs, eux, tirent la langue. Ils ne perçoivent que 20 centimes au mieux par litre de lait alors qu'il leur en faudrait 35 pour ne pas travailler à perte.
Les raisons de cette évolution sont multiples. Depuis la suppression des quotas européens limitant la production l'an dernier, celle-ci est plus importante. Mais les marchés à l'exportation ne suffisent pas à absorber cette offre supplémentaire. La croissance a ralenti dans plusieurs pays émergents. Et la Russie boycotte les produits européens en réaction aux sanctions des Vingt-Huit après l'annexion de la Crimée. Et en Allemagne même, la pression des grandes chaînes de discounters comme Lidl ou Aldi contribue un peu plus à tirer les prix des fournisseurs vers le bas.
Le sommet réuni ce lundi à Berlin prévoit une centaine de millions d'aides directes et d'avantages fiscaux pour venir en aide aux producteurs de lait en difficulté. A moyen terme, le ministre de l'Agriculture a toutefois souligné qu'il ne voulait pas une agriculture vivant de subventions et que des réformes structurelles seraient nécessaires pour réduire l'offre et pour que les grandes surfaces paient mieux les producteurs de lait.