Grèce: le camp de migrants d'Idoméni évacué dans le calme

Plus de 8 000 réfugiés y vivaient depuis trois mois dans des conditions sordides. Le camp d'Idoméni, à la frontière entre la Grèce et la Macédoine est en cours d'évacuation ce mardi matin 24 mai. C'est un camp qui fut à l'origine de tensions entre les deux pays. Les migrants doivent être transférés vers des centres d'accueil. L'opération d'évacuation a commencé à 4 heures du matin (TU) et se déroule dans le calme.

Avec notre envoyée spéciale à Idoméni, Charlotte Stiévenard

Un jour avant l'évacuation, les réfugiés comme Mustafa al-Hamoud, 24 ans, s'y attendaient, mais étaient encore sceptiques. « Ils ont dit demain, peut-être, mais je ne pense pas, car cela va causer des problèmes. Ca va causer des problèmes, ce n'est pas facile de bouger 4 000 ou 5 000 personnes le même jour. Et les gens ne voudront pas venir juste pour aller dans d'autres camps. Tout le monde dit que si vous n'ouvrez pas la frontière, envoyez nous simplement dans nos pays. »

Les six premiers bus sont pourtant partis tôt ce mardi matin. Ils transportent les réfugiés, dans un premier temps, vers le camp de Sindo, non loin de Thessalonique. Cinq autres complexes industriels reconvertis comme celui-ci et un camp avec des tentes doivent les accueillir. A midi, 1 200 migrants avaient été évacués.

L’association humanitaire Médecins sans frontières (MSF) dénonce le fait que les réfugiés ne sont pas informés de l’endroit où on les emmène, même si l’opération se passe pour l’instant dans le calme. Seule une petite dizaine d’organisations non gouvernementales (ONG) ont été autorisées à accéder au site. Pas de journalistes non plus, sauf la télévision publique grecque et l’agence de presse grecque ANA.

Deux hélicoptères...

Dans l’ensemble, c’est surtout le déploiement des forces de police qui est impressionnant. Ce matin, peu avant six heures, heure locale, une petite vingtaine de bus de forces anti-émeutes est arrivée. Il y a deux hélicoptères de la police qui tournent en continu au-dessus du camp.

La police en civil, elle, a fouillé le camp à la recherche de journalistes et de bénévoles qui y avaient passé la nuit. Cette opération est donc une opération d’ampleur qui devrait durer plusieurs jours, selon la police.

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