Avec notre correspondant à Vienne, Nathanaël Vittrant
Il fait beau ce dimanche et il serait tentant de passer la journée sur les bords du Danube mais les électeurs rencontrés dans le XVIIIe arrodissement de la capitale, l'un des deux à être dirigé par les écologistes, expriment le sentiment que c’est l’avenir de leur pays qui se joue. Le quotidien Österreich parle même de « thriller politique ». Le scénario est inédit et les observateurs ont le sentiment que tout peut arriver.
Un peu plus tôt ce matin, nous nous sommes rendu dans le VIIIe arrondissement. La place d'à côté porte le nom du fondateur du parti social démocrate mais c'est à quelques centaines de mètres de ce bureau de vote que Norbert Hofer a prononcé son dernier discours de campagne vendredi. Et dans ce quartier populaire, on vote désormais à majorité FPÖ, comme Wagner venu avant 10h. « Je vis dans ce quartier depuis 30 ans et c’est de pire en pire, explique Wagner à RFI. Dans la journée, on voit des millions de têtes voilées, ils ne travaillent pas, ils vivent à mes crochets et ils amènent l’Islam ici. J’en ai assez. J’espère qu’Hofer va mettre fin à tout ça ». Katharina, 85 ans, exprime les mêmes sentiments. « Il faut quitter l’Union Européenne, il y a de plus en plus de migrants et on leur donne plus qu’aux Autrichiens ! » Ce sont les mêmes thèmes reviennent dans les propos des électeurs : le sentiment d’une immigration incontrôlé et un ras-le-bol qui vise autant l’Union européenne que la classe politique traditionnelle.
Si Norbert Hofer a voté ce matin dans son fief du Burgenland, Alexander Van der Bellen a lui voté dans ce bureau de vote de ce VIIIe arrondissement de la capitale. L’occasion pour lui de lancer un ultime appel. « J’espère bien que sûr que tous mes sympathisants iront voter, mais aussi ceux qui ne m’aiment pas trop mais qui pensent que je ferais un meilleur président que mon adversaire ».
Un appel visiblement entendu par cet électeur. Au premier tour, il avait voté pour une autre candidate indépendante. Cette fois-ci il a choisi l’écologiste. « Je crois qu’une défaite de Van der Bellen aujourd’hui ne serait pas bonne pour l’Autriche, nous explique Ludwig. La politique de Hofer me fait peur, j’ai le sentiment qu’il veut quitter l’Union européenne et ça ne je le souhaite vraiment pas ».
La majorité des Autrichiens reste hostile au FPÖ, mais une question se pose iront-ils voter… ? Verdict des urnes à partir de 17h (heure de Paris).