Allemagne: le Parlement tente de limiter les demandes d'asile

Le Bundestag a adopté vendredi 13 mai un texte qui inscrit l'Algérie, le Maroc et la Tunisie sur la liste des pays dits sûrs. Leurs ressortissants ne pourraient plus obtenir l'asile en Allemagne, ou de façon exceptionnelle. A moins que la seconde chambre du Parlement allemand ne bloque le texte en juin.

Avec notre correspondante à Berlin,  Nathalie Versieux

Envrion 20 000 Marocains, Algériens et Tunisiens ont demandé l'asile politique en Allemagne l'an passé, et la tendance est à la hausse. Certes, ces trois pays ne représentent que 1% du total des demandes d'asile dans le pays, mais lorsqu'ils sont déboutés, l'Allemagne a le plus grand mal à obtenir l'expulsion de ces réfugiés. Tunis, Rabat et Alger se montrent en effet peu coopératifs pour accorder à leurs ressortissants les papiers qui faciliteraient leur retour.

En inscrivant ces trois pays sur la liste des pays dits sûrs, le gouvernement Merkel, qui redoute un nouvel afflux de réfugiés en provenance d'Afrique, pourrait traiter les demandes des Maghrébins en accéléré dans des centres d'accueil situés directement à la frontière et leur fermer ainsi de fait l'accès au pays. A condition que le Bundestag vote à son tour le texte en juin, ce qui n'est pas acquis. L'opposition bénéficie d'un poids très important au sein de la seconde chambre du Parlement allemand. Or, les Verts et les néo-communistes ne cessent de dénoncer les atteintes aux droits de l'homme en Algérie, au Maroc ou en Tunisie.

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