Avec notre envoyée spéciale au Parlement européen de Strasbourg, Anastasia Becchio
Plus de budgets, plus de moyens pour l’agence de police européenne Europol. L’adoption d’un nouveau règlement améliore la coopération transfrontalière pour lutter contre la criminalité et le terrorisme.
On est encore loin d'un « FBI européen », prôné par certains, mais les avancées sont notables, selon l’eurodéputé belge Gérard Deprez, de l’Alliance des démocrates et des libéraux.
« Je salue encore la possibilité donnée à Europol d'échanger des informations, avec des entreprises privées, ce qui permettra dans certains cas de demander à des pourvoyeurs de services, à Facebook par exemple, de supprimer des pages à la gloire de l'Etat islamique. Toutefois, rien de sérieux n'est prévu pour créer ne fut-ce qu'un embryon de service de renseignement européen », déplore-t-il.
« L’échange d’informations est notre talon d’Achille », a souligné le commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, au moment d'ouvrir les débats qui ont précédé le vote. Un avis que partage la vice-présidente du Parlement européen, Sylvie Guillaume, de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates.
« C'est un chemin long, dit-elle, parce qu'il faut vaincre des résistances, parce qu'on touche là aux questions de souveraineté et de compétence nationale, et surtout dans des sujets aussi sensibles que la coopération policière. Mais on part de tellement loin que l'on ne peut que progresser. »
Selon une étude citée par le commissaire à la Migration et aux Affaires intérieures, 80 % des citoyens européens souhaitent que l’Union européenne fasse plus d’efforts pour lutter contre le terrorisme.