Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Un Brexit pourrait mener à la guerre. David Cameron a voulu frapper fort lors d'un long discours tenu symboliquement au British Museum. Alors que les sondages montrent que l'opinion est encore indécise, le Premier ministre a choisi d'utiliser l'argument sécuritaire :
« L'Union européenne a contribué à réconcilier des pays qui se sont déchirés pendant des décennies. C'est dans l'intérêt national du Royaume-Uni de maintenir un objectif commun en Europe pour éviter de futurs conflits entre les pays européens. »
David Cameron a même invoqué l'esprit de l'un de ses prédécesseurs, Winston Churchill, pour expliquer que l'isolationnisme n'avait jamais servi le Royaume-Uni.
Mais l'ancien maire de Londres Boris Johnson n'a pas tardé à contrer cette rhétorique. « Je trouve très curieux que le Premier ministre, qui a voulu ce référendum, dise maintenant que la troisième guerre mondiale pourrait éclater en cas de Brexit, lance-t-il. Dire que l'UE a été le garant de la paix sur notre continent risque selon moi d'amoindrir l'architecture fondamentale de l'Otan qui est le principal responsable de la paix. »
A six semaines du référendum, les deux camps sont à couteaux tirés et entendent multiplier les discours-chocs pour convaincre les Britanniques de l'importance de l'enjeu européen.