Avec notre correspondante à Bruxelles, Joana Hostein
Pour soulager les pays en première ligne, la Commission européenne a proposé de modifier le régime d’asile en Europe. Contrairement à ce que souhaitaient l’Italie ou la Grèce, ce sera toujours le premier pays d’arrivée du migrant qui aura la responsabilité du traitement de la demande d’asile.
Mais en cas d’afflux massif, de pression disproportionnée sur un Etat membre, la Commission européenne a imaginé un nouveau mécanisme : une répartition automatique des demandeurs d’asile dans des pays européens. Tout le monde devra jouer le jeu sous peine d’amende de 250 000 euros par réfugié non accueilli. Cette proposition fait bondir les gouvernements des pays de l’Est peu enclins à se soumettre à un système de répartition obligatoire de réfugié.
La Commission européenne propose aussi la levée du régime de visa pour les ressortissants turcs, avec une application envisagée dès le 1er juillet. Mais le Parlement européen et les Etats membres devront encore donner leur feu vert, ce qui est encore loin d’être acquis.
La Hongrie qualifie cette proposition de « chantage »
Le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto a estimé que « le concept des quotas est une impasse ». « Je voudrais demander à la Commission de ne pas s'engager dans cette impasse », a-t-l déclaré, tout en ajoutant : « C'est contraire au bon sens, c'est inapplicable et c'est contre les régulations européennes ».
Son homologue polonais Witold Waszczykowski a déclaré qu'il « se demandait encore si cette proposition est sérieuse, car elle ressemble à un poisson d'avril ».
Les diplomates hongrois et polonais s'exprimaient à Prague à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) avec leurs homologues des pays du Partenariat oriental, auquel appartiennent l'Ukraine et la Georgie.