Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
L'Union européenne a davantage besoin de la Turquie, que la Turquie n'a besoin de l'UE. Tel est le message que répète ces derniers jours le président Recep Tayyip Erdogan, et qui donnera le ton à cette visite européenne. Les trois dirigeants vont visiter ce samedi après-midi un camp de réfugiés, et Ankara compte bien faire la démonstration que son pays respecte ses engagements.
Un exercice de communication pour le pouvoir turc, avec un message à la clé : nous remplissons notre partie de l'accord, à vous autres Européens d'en faire autant. Car la Turquie s'inquiète de ne pas obtenir les contreparties promises dans cette entente, notamment la levée des visas européens pour les citoyens turcs, qui ne fait pas l'unanimité parmi les Vingt-Huit.
Bruxelles doit valider - ou non - la levée des visas européens pour les citoyens turcs début mai. Or, cette condition est non négociable pour Ankara, qui fait donc monter la pression. Les autorités turques l'ont martelé ces derniers jours : si Bruxelles devait ne pas respecter un seul des engagements qui ont été pris, la Turquie se retirerait immédiatement de l'accord sur les réfugiés.