Avec notre envoyée spéciale à Lesbos, Charlotte Stievenard
Le pape François rend visite aux réfugiés pour la deuxième fois. Il s’était rendu à Lampedusa en Italie en 2013. Mais aujourd’hui, c’est la Grèce qui est devenue la principale porte d’entrée des migrants en Europe. Plus d’un million de personnes, en effet, ont traversé la mer Egée depuis an.
Le religieux se rendra notamment dans le centre fermé de Moria, où les manifestations contre les retours en Turquie sont régulières. Au programme : une rencontre avec 250 demandeurs d'asile puis un déjeuner avec huit d'entre eux en compagnie des représentants des deux religions orthodoxes chrétiennes.
→ A (RE)LIRE : A Lesbos, le pape François veut réveiller la conscience européenne
Parmi les nationalités présentes, quelques ressortissants d'Etats africains. « On attend avec cette idée-là d'avoir un peu de liberté, parce qu’on n’a pas besoin de voir seulement le pape pour nous dire des longs discours », explique un jeune francophone. D’origine africaine, le réfugié poursuit : « Ce qui nous intéresse pour le moment c'est la liberté. On n’a pas envie de rentrer dans nos pays ou encore en Turquie. Si on a quitté nos pays, c'est parce qu'il y a des problèmes ! »
Lui-même est catholique, mais il rappelle que les religions sont nombreuses à l'intérieur du camp : « Quand il vient ici, ce n’est pas pour être un catholique, c'est pour nous donner rien que la liberté et la paix. Quand le pape prêche, il nous dit de rester en paix, en bonne condition avec les autres. »
Une visite symbolique
Environ 3000 personnes sont actuellement au centre de rétention de Moria, normalement prévu pour accueillir 2000 réfugiés. Selon le Haut-commissariat des Nations unies, les conditions d'accueil s'améliorent lentement.
La visite du pape François est un symbole fort alors que l’accord prévoyant le retour des réfugiés en Turquie est fortement critiqué par les défenseurs des droits de l’homme.
Amnesty International, par exemple, a indiqué que la visite du souverain pontife doit notamment mettre en lumière les abus de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, surtout sur la question des détentions arbitraires de migrants.