Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Geslin
La voix est toujours puissante même si le ton se fait moins guerrier. Acquitté le 31 mars dernier par le Tribunal pénal international de La Haye des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui pesaient contre lui, Vojislav Šešelj, le chef historique du Parti radical est de retour au Parlement serbe.
Avec environ 8% des suffrages, les Radicaux deviennent même la 3e formation politique du pays, derrière le Parti progressiste du Premier ministre Alexandre Vučić et le Parti socialiste, l'ancienne formation de Slobodan Milosevic. Et après plus d'une décennie derrière les barreaux, la ligne politique de Vojislav Šešelj n'a pas changé.
« Nous allons mener la bataille contre toutes les forces pro-européennes. Les radicaux seront seuls contre tous. Notre combat continue. Je suis certain que nous allons répondre aux attentes des citoyens de Serbie qui ont donné leur confiance au Parti radical serbe. »
Au sein du futur Parlement, les Radicaux auront cependant du mal à faire entendre leur voix. Qu'à cela ne tienne, leur présence est déjà une aubaine pour le Premier ministre Alexandre Vučić, qui pourra justifier une opposition nationaliste pour obtenir le soutien des Occidentaux. Et ainsi poursuivre le durcissement du régime et les pressions contre les derniers médias indépendants.