Avec notre correspondant à Belgrade, Jean-Arnault Dérens
Aux premières heures du scrutin, la participation ne semblait pas massive à Belgrade. Il faut dire qu'il pleuvait sur la capitale serbe ; une très mauvaise météo après une longue période de beau temps en Serbie.
Vainqueur des scrutins de 2012 et 2014, Aleksandar Vučić dispose déjà d’une confortable majorité absolue au sein du Parlement serbe, mais le Premier ministre veut un nouveau plébiscite ce dimanche.
Il a donc essayé donc de dramatiser l’enjeu en se présentant comme le garant des « perspectives européennes » de la Serbie face à une opposition nationaliste tentée par l’alliance avec la Russie.
En effet, le chef historique de l’extrême droite serbe, Vojislav Šešelj, récemment acquitté par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) au terme d’un procès-fleuve, est assuré de faire son retour au Parlement.
Un scrutin qui ne devrait pas être remis en question
Vojislav Šešelj est l’ancien mentor politique d’Aleksandar Vučić. Il a commencé sa carrière politique dans les rangs de l’extrême droite, et constitue un épouvantail bien commode actuellement, permettant au nouveau maître de Belgrade de se présenter comme un « modéré ».
Par contre, l’opposition démocrate, scindée en plusieurs courants, risque fort de disparaître de la scène politique à l'occasion du scrutin de ce dimanche.
Meetings géants, achats de voix, pressions directes sur les fonctionnaires et les employés des entreprises publiques, le régime de Belgrade n’a oublié aucune des « vieilles recettes » pour s’assurer une nouvelle victoire dans les urnes.
Pourtant, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n’a déployé que dix experts internationaux et douze observateurs pour suivre ce scrutin. Autant dire que les résultats ne seront pas remis en question.