Six ans après, la Pologne commémore le drame de Smolensk et demande des réponses

Il y a six ans, le 10 avril 2010, l'avion présidentiel polonais s'écrasait à Smolensk, en Russie. Parmi les 96 victimes, le chef de l'Etat, Lech Kaczynski. Aujourd'hui, les Polonais se recueillent mais crient aussi leur colère car les principales preuves de la catastrophe sont toujours en Russie.

Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart

C'était il y a six ans. Le 10 Avril 2010, la Pologne était anéantie par le crash de l'avion présidentiel à Smolensk, en Russie. La délégation officielle se rendait aux commémorations du massacre de 20 000 officiers polonais à Katyn. Bilan de l’accident : 96 morts. Parmi eux, le président Lech Kaczynski et une grande partie de l'élite polonaise. Ce dimanche, les Polonais leur rendaient hommage.

Devant le Palais présidentiel à Varsovie, sous un ciel menaçant, la foule s'est recueillie aux côtés de Jaroslaw Kaczynski, le frère jumeau du président défunt. Le gouvernement conservateur polonais était présent, au grand complet. Peu avant 9 heures, les sirènes ont retenti en hommage aux disparus. Mariola, drapeau polonais à la main, a les larmes aux yeux.

« C'était un président fantastique avec l'élite du pays. Dans mes pires cauchemars je n'avais pas imaginé que cela puisse arriver. En tant que Polonaise, en tant que patriote, ça a été le pire jour de ma vie », confie-t-elle.

La version russe remise en cause

Varsovie et Moscou ont conclu à un accident dû à un épais brouillard et à des erreurs de pilotages, mais le nouveau gouvernement conservateur polonais pense plutôt à un attentat. Six ans après le drame, la Russie refuse toujours de rendre l'épave de l'avion ainsi que les boîtes noires à la Pologne.

« Il faut analyser de nouveau l'affaire car on constate que de nombreux faits ont été oubliés ou dissimulés, affirme Waldemar Bonkowski, sénateur du parti au pouvoir Droit et Justice. Peut-être qu'il faut demander l'aide de la communauté internationale. En tout cas, nous avons la sincère envie de faire toute la lumière sur ce drame. »

Une nouvelle sous-commission d'enquête a donc été créée. Samedi, son chef a réaffirmé sans aucune preuve que l'avion présidentiel s'est désintégré en vol et non à l'atterrissage.

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