Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Debout sur une remorque, un militant nationaliste au crâne rasé hurle des refrains que les centaines de manifestants reprennent en cœur. Le plus répété ? « Les Polonais contre les migrants ».
Très vite, le message vire à l'homophobie. « Des bombes à Paris, des bombes à Bruxelles, vous avez Allah, vous avez refusé la croix », scandent ces gens qui se disent vrais Polonais et catholiques.
Parmi les manifestants, il y a de nombreuses femmes, dont Grazyna, la cinquantaine. « Nous ne pouvons pas être indifférents à l’arrivée de migrants comme les citoyens français et belges. Aujourd’hui, eux, ils pleurent. Nous, les Polonais, sommes catholiques et nous voulons rester libres », lance-t-elle.
Le 11 novembre dernier, 40 000 Polonais étaient descendus dans la rue pour dire non aux migrants. Message entendu et appliqué par le gouvernement conservateur suite aux attentats de Paris et de Bruxelles.
Les nationalistes veulent toutefois continuer de faire pression. Pour Michal, designer de meubles, neuf migrants sur dix sont une menace pour l'Europe. « Ce sont de jeunes hommes qui ont l'âge d'être militaire. C'est une armée régulière qui nous inonde et qui attend le signal pour prendre le contrôle de notre continent », affirme-t-il.
Symboliquement, les manifestants brûlent un drapeau noir censé représenter celui du groupe Etat islamique (EI). Encadrés par la police, ils achèvent leur rassemblement sur une place du centre-ville dans l'indifférence générale.
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