Avec notre correspondant à Londres, Eric Albert
David Cameron a finalement avoué. Il a bien hérité d'argent venant des paradis fiscaux. Certes, c'était une somme relativement modeste de 40 000 euros sous forme d'actions dans le fonds d'investissement que son père dirigeait et il les a vendues en 2010, juste avant de devenir Premier ministre.
Mais l'affaire est extrêmement embarrassante pour David Cameron. Il y a quatre jours, les « Panama Papers » révélaient que son père, aujourd'hui décédé, avait enregistré son fonds d'investissement aux Bahamas. Depuis, la question se pose : est-ce que le Premier ministre britannique a lui-même bénéficié de ce fonds ? David Cameron a d'abord évité la question, puis il a affirmé qu'il n'avait aucun fonds offshore, mais il parlait au présent et ne précisait rien sur le passé. Et finalement, sous le feu des questions, il a été obligé de reconnaître les faits.
La révélation est d'autant plus gênante que le Premier ministre britannique a fait de la lutte contre l'évasion fiscale une priorité. Il y a quelques années, il estimait que l'utilisation des paradis fiscaux était « moralement condamnable ». Désormais, il reconnait qu'il a lui-même usé de ces pratiques.