Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Dans une lettre qui sera lue ce dimanche 3 avril dans toutes les églises du pays, les évêques polonais appellent croyants et non-croyants à « agir afin de protéger pleinement sur le plan juridique la vie des non nés ». Jusqu'à présent, une loi datant de 1993 autorisait l'interruption volontaire de grossesse dans trois cas : un risque pour la vie et la santé de la mère, une grave pathologie irréversible chez l'embryon ou bien une grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste.
Les évêques polonais déclarent qu'« on ne peut plus en rester au compromis actuel » entre l'Eglise et l'Etat. Ils soutiennent donc le projet de loi déposé au Parlement par des organisations pro-vie. Selon leur texte, l'IVG ne serait autorisée qu'en cas de danger mortel pour la mère. La peine maximale pour toute personne pratiquant l'avortement serait par ailleurs portée de deux à cinq ans de prison.
Pour être examiné au Parlement, le texte doit désormais recueillir 100 000 signatures, ce qui semble être une formalité. Les députés conservateurs qui ont la majorité absolue à la Chambre basse auront ensuite un dilemme : céder ou non aux pressions de l'Eglise et des organisations pro-vie, au risque d'attiser le débat dans une société très divisée sur la question.