Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
« Constitution » scandent les milliers de manifestants devant le Tribunal constitutionnel à Varsovie. Sur scène, les leaders de tous les partis d’opposition sont debout côte à côte. Chacun signe le grand panneau où figurent sept postulats adressés au gouvernement conservateur pour protéger le Tribunal constitutionnel.
Parmi les signataires, Ryszard Petru, le leader du parti Nowoczesna (Modernité). « La Commission de Venise a confirmé toutes nos craintes que ce qui se passe actuellement en Pologne avec le Tribunal constitutionnel est illégal. Il est indispensable que le gouvernement publie les verdicts du tribunal et qu'on rétablisse l'ordre constitutionnel », martèle-t-il.
Cette semaine, le Tribunal constitutionnel a rendu un verdict selon lequel la réforme qui le concerne votée par les conservateurs est inconstitutionnelle. Un verdict que le gouvernement polonais refuse de publier. Vendredi, la Commission de Venise, l’organe consultatif du Conseil de l’Europe, a sommé Varsovie de le faire. Mais par la voix de son porte-parole, le gouvernement conservateur maintient sa position. « Le gouvernement polonais ne peut pas publier l'opinion de certains juges du Tribunal constitutionnel, car ils n'y siègent pas légalement », explique Rafal Bochenek
Le Premier ministre Beata Szydlo a annoncé qu’elle transmettrait l’avis de la Commission de Venise au Parlement pour tenter de trouver un compromis. Mais la crise constitutionnelle en Pologne ne semble pas près de s’arrêter.