Avec notre envoyée spéciale à Moscou, Muriel Pomponne
Vladimir Poutine accueille le chef de la diplomatie américaine d’humeur blagueuse, lui demandant notamment ce qu'il pouvait bien cacher dans son attaché-case !
Pourtant les désaccords sont encore importants entre Washington et Moscou sur les deux gros dossiers du moment ; la Syrie et l'Ukraine.
Mais Vladimir Poutine a fait assaut d'amabilité : « Nous comprenons que ce que nous avons réussi à faire en Syrie n'a pu être réalisé que grâce à la position des dirigeants politiques des Etats-Unis, grâce à la position du président Obama », a déclaré le président russe. Vladimir Poutine a ajouté : « J'espère beaucoup que votre visite nous permettra de rapprocher nos positions sur le problème syrien et, comme vous l'avez indiqué, sur celui de l'Ukraine. ».
John Kerry lui a répondu sur le même ton : « La plupart des observateurs pensaient qu'il était impossible de parvenir à un arrêt des hostilités en Syrie. Mais grâce à notre coopération, à la fois politique et militaire, nous avons réussi, au prix de quelques efforts. Ce dimanche marquera un mois de cessez-le-feu. »
Entre tous ses entretiens, John Kerry a eu le temps de rencontrer les cosmonautes. Il a donc filé la métaphore lors de la conférence de presse pour souligner les succès du travail en commun, comme dans l'espace, entre la Russie et les Etats-Unis.
Pousser Bachar el-Assad à prendre la bonne décision
En Syrie justement, Washington et Moscou souhaitent le renforcement du cessez-le-feu et l’adoption d’une nouvelle Constitution, d'ici août, selon John Kerry. Mais le chef de la diplomatie russe insiste sur le dialogue entre Damas et l’opposition, quand le secrétaire d’Etat américain souligne que Moscou doit utiliser ses relations avec Damas pour pousser Bachar el-Assad à prendre la bonne décision.
Washington attaché à l'intégrité de l'Ukraine
Sergueï Lavrov réaffirme la volonté de la Russie de coopérer sur un pied d'égalité avec les États-Unis, tandis que John Kerry préfère rappeler l'attachement de Washington à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, y compris la Crimée. Il rappelle également que les sanctions américaines seront levées après la mise en oeuvre de l'intégralité des accords de Minsk, tandis que son homologue russe préfère employer la formule : « Il n' y a pas d'alternative aux accords de Minsk ».
Concernant l'Ukraine, le secrétaire d'Etat américain a demandé à Vladimir Poutine la libération de l'Ukrainienne Nadia Savtchenko, pour la santé de laquelle il est inquiet. « C'est un de nos points de désaccord », a admis Sergueï Lavrov , « son état de santé ne nous inspire aucune crainte ».
De l'Ukraine, il a aussi été question dans l'entretien que John Kerry a eu, à son arrivée à Moscou, avec le ministre allemand des Affaires étrangères qui, lui, était en partance. Et la Syrie a été au centre des discussions entre le secrétaire d'Etat et le chef de la diplomatie des Emirats arabes unis, également en visite à Moscou. La visite de John Kerry à Moscou a donc été l'occasion d'intenses échanges diplomatiques.