L’explosion s'est produite à 10h55, heure locale, dans l’une des artères piétonnes et commerciales les plus importantes d’Istanbul, l’avenue Istiklal. C’est une avenue qui est fréquentée en permanence par des milliers de personnes, de jour comme de nuit, rapporte notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette.
Le gouverneur de la ville, Vasip Sahin, a annoncé devant la presse un bilan officiel provisoire faisant état de 4 morts et de 36 blessés, dont 12 étrangers. Selon M. Sahin, cette attaque visait en fait un bâtiment officiel situé dans le voisinage, « la sous-préfecture du quartier de Beyoglu ». Certains médias avancent que la ceinture d’explosifs aurait pu se déclencher par avance, de façon accidentelle.
La rue Istiklal a en tout cas été bouclée par les policiers, casqués et lourdement armés. Et les hélicoptères tournent au-dessus des lieux. Pour l’instant, la zone est interdite d’accès mais des corps sont visibles au loin. Des personnes prises en charge par les secours.
Les informations sont encore imprécises sur le lieu exact de l’explosion. Ce serait peut-être devant un grand centre commercial. Certains évoquent une explosion qui aurait eu lieu dans un café de cette avenue.
L’attentat visait de toute évidence des civils. Il n’y a pas à proximité immédiate de commissariats ou de bâtiments officiels. Il y a des consulats sur cette avenue Istiklal, mais qui ne sont pas à proximité du lieu de l’explosion. L'Allemagne avait déjà fermé le sien, en raison du risque terroriste très élevé en ce moment à Istanbul.
Selon des éléments recueillis sur les lieux de l'attaque, le kamikaze appartenait soit au groupe Etat islamique, soit au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont dit des responsables turcs. Le kamikaze visait une autre cible mais a été stoppé par la police et a activé sa charge « sous le coup de la peur », a déclaré une source à l'agence Reuters.
Cette attaque survient en période de Norouz, le Nouvel an kurde, ce qui fait craindre des actions terroristes du PKK, souligne notre envoyée spéciale à Istanbul, Béatrice Leveillé. La rébellion armée kurde de l’est de la Turquie a menacé d’étendre le conflit, qui sévit dans la partie kurde, à tout le pays.