Attentat en Turquie: soupçons de défaillances des renseignements

Les autorités turques ont réagi très rapidement après l’attentat d’Ankara, mercredi 17 février, qui a fait au moins 28 morts et 81 blessés. Seulement quelques heures après l'explosion, le nom du terroriste supposé a été annoncé et les autorités ont entrepris des actions contre les rebelles kurdes. «Cette attaque terroriste a été commise par des éléments de l'organisation terroriste (PKK) en Turquie et un milicien des YPG», a lancé le Premier ministre Ahmet Davutoglu. «L'attaque a un lien direct avec les YPG», a-t-il précisé. Ces réactions immédiates des autorités turques soulèvent la controverse dans le pays.

Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette.

Les autorités turques ont pointé du doigt les Kurdes de Syrie et le PKK comme responsables de l'attentat d'Ankara, en s'appuyant sur des informations des services de renseignements.

Ces accusations ont été aussitôt dénoncées par le PYD, principale force kurde de Syrie, et par les rebelles du PKK.

Ankara a réagi très rapidement depuis l'attentat de mercredi soir. Les autorités ont révélé l'identité du kamikaze, bombardé des positions du PKK dans le nord de l'Irak et infiltré au moins 500 rebelles syriens armés dans le nord de la Syrie pour stopper les avancées des forces kurdes.

Cette réaction foudroyante est aujourd’hui reprochée entre autres par l'opposition politique turque qui dénonce les défaillances des services de renseignements et l'incurie du gouvernement, capables de retracer en quelques heures le pedigree des auteurs des derniers attentats à Istanbul et Ankara, mais incapables de les arrêter avant le passage à l'acte.

Les services de renseignements avaient justement lancé l'alerte fin janvier dans un rapport qui mettait en garde contre l'imminence d'une attaque visant une cible militaire.

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