Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
A partir de ce mardi, pendant quatre jours, la justice norvégienne va vérifier si les conditions de détention du terroriste Anders Behring Breivik, condamné en 2012 à 21 ans de prison suivis d’une détention de sûreté, sont en violation avec la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH).
Il s'agit d'une question avant tout juridique. Ce n’est pas le confort des prisons norvégiennes qui est ici en cause. Il est d'ailleurs nettement plus élevé que dans beaucoup de pays. Mais Anders Behring Breivik s'est attaqué aux conditions très particulières imposées à lui seul.
Le terroriste d’extrême-droite a été jugé sain d’esprit en 2012. Depuis lors, il purge sa peine en isolement. Il n’a aucun contact avec les autres détenus. Les seules personnes qu’il rencontre sont des professionnels : le personnel pénitencier, ses avocats ou encore un visiteur rémunéré.
Son avocat estime que ces cinq années d’isolement ont déjà provoqué des séquelles psychologiques chez son client. L’Etat norvégien, de son côté, justifie toutes les restrictions imposées à M. Breivik par sa dangerosité. Le terroriste avait lui-même écrit avant ses attentats que la prison était l’endroit idéal pour recruter des combattants.
On peut aussi se demander si Anders Breivik, qui a tué 77 personnes, ne cherche pas tout simplement à refaire parler de lui, quatre ans après sa dernière apparition publique. Ce mardi, il est arrivé dans le prétoire le crâne totalement rasé, s'est tourné vers la presse, puis a tendu le bras droit pour effectuer un salut nazi.
→ Écouter sur RFI : Le procès d'Anders Behring Breivik contre l'Etat norvégien