Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
John Longworth a commis l'impair jeudi en s'adressant à un parterre d'hommes d'affaires réunis à l'occasion de la visite du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble. Se laissant quelque peu emporter, le patron de la Chambre de commerce britannique a comparé le référendum à un dilemme entre « le diable et les profondeurs insondables de l'océan », c'est-à-dire entre rester au sein d'une Union jugée irréformable ou faire face aux incertitudes entraînées par un «Brexit».
Et le directeur général d'enfoncer le clou en expliquant que le « dynamisme de la City et du secteur des affaires britannique font que le royaume a la capacité de créer un avenir meilleur en dehors de l'UE ».
Le hic, c'est que la Chambre de commerce a choisi de rester neutre sur ce dossier épineux. Réunie en conseil extraordinaire, la BCC aurait, selon le Financial Times, décidé de suspendre John Longworth dont l'opinion personnelle exprimée à voix haute ne reflèterait pas l'avis des quelque 2 000 membres de l'organisation.
Le quotidien économique affirme que 60% de ces membres sont en faveur d'un maintien dans l'Union, 30% sont pour une sortie et 10% sont indécis.
Mais ce cafouillage révèle que les milieux économiques sont divisés sur la question avec des grandes sociétés en majorité pour rester, et des petites et moyennes entreprises, pénalisées par les régulations européennes, en faveur d'un «Brexit».