Royaume-Uni: accord conclu à Bruxelles pour éviter le «Brexit»

Après un sommet marathon, les dirigeants européens sont parvenus à un accord vendredi soir, le 19 février, sur la question du maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. Le Premier ministre, David Cameron n’a pas été jusqu’à qualifier ce compromis « d’historique », mais il présente ce compromis à son Conseil des ministres à Londres ce samedi et il se fait fort de convaincre avec ce texte les électeurs britanniques de voter en juin en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE. 

Avec notre bureau de Bruxelles et notre envoyé spécial,  Tudor Tepeneag

Même s’ils cherchent à tempérer le triomphalisme du Premier ministre britannique, les Européens ont offert à David Cameron un compromis lui permettant d’affirmer que toutes ses demandes ont été satisfaites. Il obtient en particulier la garantie du « freinage d’urgence », ce dispositif qui permet de priver pendant quatre ans les immigrants européens d’une partie des allocations sociales britanniques.

Deux points sont inscrits dans les traités. Le premier : la Grande-Bretagne n'est pas tenue, comme les autres pays membres, de participer à une union « sans cesse plus étroite » avec ses partenaires et que par ailleurs il y aura un traitement « équitable » des accords économiques et financiers entre la zone euro et les autres pays membres de l'Union.

Concrètement, Londres n'a donc aucune « vocation » d'adopter la monnaie unique, mais les institutions financières britanniques peuvent poursuivre les transactions en euros, y compris depuis leur territoire.

Le second point de cet accord : le droit de ne pas verser les prestations sociales aux nouveaux venus pendant au moins quatre ans, y compris et surtout concernant les travailleurs de l'Europe de l'Est.

« Compromis équitable »

Pour Angela Merkel, c’est un « compromis équitable » alors que François Hollande souligne l’absence, selon lui, de dérogation aux règles européennes dans le texte de cet accord. 

David Cameron a d’ores et déjà engagé cette nuit la campagne en faveur du « oui » au référendum de juin, affirmant que le maintien du Royaume-Uni dans l’Union serait la seule façon de garantir son influence et sa prospérité.

L’information est d’abord tombée sur Twitter

Vers 22h30, le président du Conseil européen Donald Tusk s’est fendu d’un message : « Accord. Soutien unanime pour un nouveau pacte pour #UKinEU (le Royaume-Uni dans l'Union européenne, ndlr) ».

Peu après, c’est le Premier ministre britannique lui-même qui a réagi sur le réseau social. « J'ai négocié un accord qui donne au Royaume-Uni un statut spécial dans l'UE ». Puis, en conférence de presse, il a déclaré qu'il recommanderait le maintien de son pays dans l'UE lors du prochain référendum. « Je pense que cela suffit pour recommander que le Royaume-Uni reste dans l'UE », a déclaré David Cameron lors de ce point presse, se félicitant de pouvoir désormais jouir « du meilleur des deux mondes ».

Les dirigeants des Vingt-Huit réunis à Bruxelles depuis jeudi venaient tout juste de se retrouver autour d'une même table, après une journée de consultations tous azimuts, avec en mains un nouveau projet de compromis. Une proposition « très équitable et équilibrée », « proposant une solution à chaque problème », de l'avis d'un responsable européen.

Depuis le 2 février, Donald Tusk d'un côté et David Cameron de l'autre tentent de convaincre tous les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE d'accepter les nouveaux termes de l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'Union, incluant des réformes sur l'immigration ou les questions de souveraineté.
 

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